Du Cantal, je ne connaissais que l’étiquette; département auvergnat, montagneux, rural et agricole.
Fin 2023, le Conseil Départemental du Cantal m’a confié une campagne photographique destinée à illustrer l’attractivité de son territoire, et largement axée sur ses aspects économiques. Me voici donc, quelque temps après, sur les bords de la Jordanne pour un premier briefing. Je décide de rester deux jours sur place avant de commencer les reportages; faire, physiquement, le tour d’un territoire que l’on ne connaît pas très bien, c’est un peu comme mettre un visage sur un contact téléphonique…
J’ai découvert un département où l’on travaille beaucoup, avec un taux de chômage à 4,3%*. Et pas uniquement dans les champs et le tourisme; grâce à sa politique d’accueil et de soutien aux entreprises, le Cantal abrite aujourd’hui tout un écosystème d’acteurs économiques de toutes tailles dans les domaines les plus variés, de la plasturgie à la microbiologie, la santé, le développement durable, les TIC, et tous les services de support qui vont avec…
En prime, on y fait d’incroyables randonnées, du ski et toutes sortes d’activités de pleine nature, on s’y loge facilement et la délinquance est moins forte ici qu’ailleurs.
Découverte(s)

Pendant un an, je suis donc allé chaque mois passer quelques jours dans le Cantal. Exploitations agricoles, collèges, écoles, lycées, Ehpad, entreprises agro-alimentaires, fablab, bio technologies, hôpitaux, médecins, centres de formations d’apprentis, artisans, clubs de sport… Parmi les gens que je photographie, certains sont originaires du département, d’autres non. Mais tous contents d’être là. Comme si la pression était moins forte ici qu’ailleurs. Ce n’est d’ailleurs pas faux; la pression immobilière est faible, le logement et l’espace coûtent moins cher, la vie s’y écoule plus doucement – mais pas moins efficacement. Un petit inventaire à la Prévert des sujets couverts dresse un assez fidèle portrait de mes excursions cantaliennes :
A Saint Cernin, je rencontre une médecin. Dans son cabinet, une grande baie vitrée lui offre une vue sur toute la vallée…
A Trizac, je suis l’épicier itinérant dans sa camionnette, c’est un matin de novembre; derrière nous, la montagne émerge dans le petit matin.
A la veille de l’hiver, les équipes du CRD de Ruynes-en-Margeride préparent les routes, au pied du Viaduc de Garabit…
En février, dans la même semaine, je photographie une fromagerie semi-industrielle, la station de ski au Lioran et Biose, fleuron de l’industrie pharmaceutique en matière de microbiologie, installé à Aurillac.
Je découvre le village de Salers, que je ne connaissais que de nom. Visite passionnante avec l’Office de Tourisme, quelques paysages alentours, j’y retournerai plus tard pour y photographier un coutelier artisanal (l’Antre du Viking).
Et bien sûr les incontournables Établissements Piganiol, fabricant de parapluies de haut rang à Aurillac (et dont les ateliers se visitent sur rendez-vous, soit dit en passant!).
En juin, photos pour la campagne d’affichage, au col de Légal (1200m). En montagne, la météo varie vite et fort; bien content d’avoir trimballé jusque là-haut mes gros flashes autonomes (j’aurai pu prendre un pull en plus!), quand je reviens à Aurillac quelques semaines plus tard les photos sont partout sur les murs de la ville.
L’été au bord des lacs et des rivières, puis les écoles, les CFAs, le sport…
Côté photo

Bien entendu, il ne s’agit pas de débarquer un beau matin sans prévenir; la préparation, la logistique, les contacts en amont sont des éléments essentiels dans ce type d’opération.
Ces grandes séries de reportages sont un peu ma spécialité, et sont d’ailleurs à l’origine du logiciel maison créé pour en assurer le suivi et optimiser les déplacements.
Chaque reportage est une exploration; la plupart du temps j’arrive sans trop savoir ce que je vais trouver, il faut comprendre ce qui se passe, décider de la façon d’en faire un récit visuel, le faire…
Comme j’ignore tout de la configuration des lieux, de la lumière ou de la météo lorsque je pars de chez moi, j’embarque souvent un matériel assez conséquent, pour pouvoir faire face à un maximum de situations; même quand toutes les conditions ne sont pas réunies, tout doit être fait pour revenir avec les meilleures images possibles…
*Source : CCI du Cantal: https://www.cantal.cci.fr/ma-cci/informations-economiques





























































